LOI AGEC : Quelles opportunités pour les marques et enseignes ?

Image du Logo de la loi AGEC

Qu’est-ce que la loi AGEC ?

La loi AGEC, qui signifie « Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire », est une loi française qui a été promulguée en février 2020 dans le but de lutter contre le gaspillage alimentaire et de promouvoir une économie circulaire. Elle s’applique à l’ensemble de la chaîne alimentaire, de la production à la consommation, en passant par la transformation, la distribution et la restauration.

Cette loi représente un véritable défi pour les acteurs de la grande distribution, qui doivent s’adapter à de nouvelles normes et obligations. Cependant, elle offre des opportunités pour les entreprises engagées dans une démarche écoresponsable.

Dans cet article, nous allons explorer les différents aspects de la loi AGEC, ses impacts, les opportunités pour les marques et enseignes, ainsi que les défis et les perspectives pour l’avenir.

Ce qui change en 2023 en grande distribution

Fin de l’impression automatique du ticket de caisse :

L’impression systématique des tickets de caisse à la sortie des magasins sera désormais interdite. Aujourd’hui, les consommateurs devront explicitement demander un ticket de caisse imprimé aux commerçants. Cela s’applique également pour les bon d’achats et les bons de réductions. En outre, les enseignes sont tenus d’informer clairement et lisiblement les consommateurs de cette obligation en affichant un message approprié à l’endroit où les paiements sont effectués.

Cette nouvelle mesure n’est pas sans conséquences. Suite à la suppression des bons de réduction papier par défaut, les enseignes perdront une source de chiffre d’affaires non négligeable, et par conséquent, un canal de communication qui assurait une certaine proximité avec le client.

L’abandon du prospectus papier :

Dans la même logique, la distribution des prospectus ainsi que les catalogues papier sera également abandonnée, pour laisser place à de nouveaux leviers de communication digitaux ,dans le cadre du dispositif « Oui Pub ». Cette transition va permettre aux retailers de mettre en place des solutions digitales telles que des applications mobiles, des réseaux sociaux et des services de self-scanning. Certaines enseignes ont déjà sauté le pas, à l’instar de Leclerc, qui arrêtera d’ici septembre 2023 la distribution des prospectus papier, laissant place à un dispositif digital : l’application Mon E.Leclerc.

La réattribution des budgets

Cette transition a permis également aux enseignes et marques de réattribuer une partie de leur budget marketing autrefois consacré aux supports papier vers des investissements en ligne, qui peuvent offrir des avantages considérables en termes de ciblage et de personnalisation, mais aussi en termes d’efficacité d’analyse et mesure du ROI.

Les opportunités de la loi AGEC pour les marques et enseignes

Bien que la loi AGEC impose aux acteurs de la grande distribution de nouvelles réglementations, elle peut toutefois offrir des opportunités aux marques et enseignes qui se positionnent en faveur du développement durable et de l’économie circulaire.

1.Une meilleure transparence pour les consommateurs :

La loi AGEC impose aux entreprises de fournir une information transparente sur la composition et l’origine de leurs produits alimentaires. Cela permet aux marques de communiquer de manière transparente avec leurs consommateurs.

2.La valorisation des produits et des enseignes respectueuses de l’environnement :

La loi AGEC encourage les pratiques durables en matière de production et de distribution des produits alimentaires. Les entreprises qui adoptent ces pratiques peuvent être labellisées et valorisées auprès des consommateurs.

Dans ce contexte, l’État met en place en 2023 le label national Anti-Gaspillage qui attribuera jusqu’à 3 étoiles aux entreprises les plus vertueuses, en se basant sur les performances de réduction des déchets et du gaspillage.

3.L’innovation et la différenciation des marques et enseignes :

La mise en place de pratiques durables peut favoriser l’innovation et la différenciation des marques et enseignes. Les entreprises peuvent ainsi se démarquer de la concurrence et attirer de nouveaux clients sensibles à la protection de l’environnement et à une alimentation saine et durable.

4.Une meilleure personnalisation de la communication :

Avec l’abandon du prospectus papier et des autres formats de communications traditionnels, les marques et enseignes pourront bénéficier des atouts de la communication digitale : personnalisée, ciblée et contextualisée. Grâce à ces interactions digitales, les marques et enseignes ont la possibilité de mieux appréhender les besoins et les attentes de leurs clients, leur permettant ainsi de créer une relation de proximité avec eux.

5.Une expérience client omnicanale plus fluide :

Les alternatives digitales mises en place pour remplacer les formats traditionnels permettent d’optimiser l’expérience client, en leur offrant une expérience d’achat omnicanale fluide et pratique. Cela permet également aux marques et enseignes de construire une image moderne et digitale.

L’omnicanalité, un enjeu crucial dans la transition vers la promotion digitale pour les marques et enseignes

Face à ce contexte, le défi majeur pour les marques et enseignes est de repenser leurs stratégies promotionnelles en accélérant la transition vers la promotion digitale dans les mois à venir.

Pour réussir cette transition vers le digital, il est vital pour les marques d’adopter une approche omnicanale, en proposant des formats de retail media qui répondent aux nouvelles attentes des consommateurs en termes d’impact écologique, de facilité d’usage et de personnalisation. Cela peut se traduire, à titre d’exemple, par des promotions ciblées sur les applications mobiles des enseignes, les sites e-commerce, ou les applications de self-scanning, accompagnées par des coupons utilisables . Ces formats de retail media permettent non seulement aux marques et enseignes de communiquer à des moments clés du parcours d’achat, mais aussi après l’achat pour engager et fidéliser le consommateur.

Cependant, le défi pour les enseignes et marques sera de convaincre les consommateurs de passer au digital et de partager leurs données personnelles. En effet, 56% des consommateurs ne font pas confiance aux marques quant à l’utilisation de leurs données personnelles. Les entreprises devront donc travailler à sensibiliser et convaincre les consommateurs des avantages du digital en matière de praticité et d’expérience client, tout en garantissant la sécurité et la confidentialité des données personnelles des consommateurs.

Dans ce contexte, et avec l’enrichissement de l’écosystème digital avec de nouvelles technologies, on peut s’attendre à ce que les acteurs du secteur continuent à développer leur offre de retail media pour apporter une expérience client toujours plus immersive et personnalisée. L’avènement de l’intelligence artificielle jouera certainement un rôle important dans l’optimisation du ciblage et des performances des activations.